« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

jeudi 7 mars 2013

Camille Camomille – Récit de la mort de Max

Bonjour à vous toutes 
Pour moi ce billet va m'être difficile, je le pressens déjà rien qu'en inaugurant mon texte par ces mots qui ne me servent qu'à vous faire poireauter et surtout m'empêcher de me livrer.
Comme vous l'avez peut être remarqué, je suis quelqu'un qui parle par images, je me retranche derrière elles, qu'elles soient peintes, dessinées, retravaillées et peinturlurées, en couleurs, en traits ou en figures, elles me sont fort utiles pour les pirouettes qui noient le poisson, la preuve.

Seulement voilà, hormis mes obsessions habituelles (vais-je mourir d'effroi dans mon lit dans une heure ? maman a-t-elle eu un semblant d'amour envers le bébé que j'étais ? qu'a donc pensé mon père lorsqu'il me sodomisait avec la sonde de l'echo doppler en prenant un visage très concentré, voire chirurgical, lui cardiologue de profession et maquereau de la bourgeoisie seine et marnaise dans son cabinet médical?, il y en a une que je ne peux, ne veux ne saurais extirper de mon traumatisme sans la peur de me perdre définitivement.
Ce puits sans fonds et sans porte qui ne tolère ni potion magique à grandir sans se noyer, ni gâteau marbré pour suivre le lapin blanc en retard pour le thé ; il est trop tard hélas pour tous ces jeux, je suis vielle de 36 années.
Surtout, je n'ai pas enterré le mort le plus (… … … … ) pardonnez moi, il faut que je hoquette en silence et que je reprenne une pause respiratoire.

Il s'appelait Maxime. Il était un petit garçon de quelques années, peut-être avait-il cinq ans lorsque je l'ai rencontré la première fois à l'une des soirées chez le bourreau V, (j'en avais deux ans et quelques et j'étais la plus petite, attachée à côté du cellier, la dernière, celle à qui il faut tout apprendre).
V nous gardait en pension après un accord passé entre lui et les adultes qui étaient nos représentants légaux, légitimes de droits, parents, oncles tantes, etc. Pour ma part, c'étaient ma mère Elise et son mari, monsieur le docteur D, qui m'a reconnue à ma naissance.

V. nous dressait à servir de prostitués infantiles pour des personnes très bien habillées. Ces criminels avaient de l'argent et payaient comptant leur droit d'entrée dans cette baraque aux hurlements et pleurs étouffés en semaine par des raclées bien senties.
Nous étions petits, pas pubères pour deux larmes et nous avions sans cesse froid.
C'était un réseau pédocriminel comme il y en a tant, qui fait tant hurler les honnêtes gens et un peu triper, j'en suis la première désolée mais c'est une réalité, outreau, on aime ça!
bref, passons… ce n'était pas à Outreau mais ailleurs, comme il y a mille et une antres à esclaves infantiles. Pour ma part cela se passait en Brie centrale, au milieu des champs de blés et de betteraves à sucre, dans les années 80 sous une droite en perte de vitesse mais omniprésente chez les "bourges", ma classe sociale d'origine.
On a trouvé un nom à cela, (il fait triper ce mot la, ça finit par moovie et je trouve cela obscène), je ne l'évoquerais donc pas et dirait juste, oui, devant caméras, on nous filmait en train de mourir sous la torture, et j'ai été assassinée comme d'autres enfants. On m'a attachée maintes et maintes fois. Après les derniers signes d'agonie, on refait démarrer le coeur ; Une piqure était là, avant le début des réjouissances toujours posée sur une table, piqure remplie d'un liquide orange, à planter dans le coeur (il faut peu boire lors de l'opération de récup', parce que le gosse peut y passer et bonjour la merde pour cacher le scandale ! mes bourreaux d'enfance faisaient donc bien attention ; du reste j'ai survécu à plusieurs arrêts cardiaques répétés sur une période de six années consécutives).

Mes souvenirs ces samedis là lorsque je devais "jouer" à mourir sans me forcer ? Pour une fois, il fallait que je hurle, le seul avantage car le reste du temps un cri ou une larme, un regard interdit (regarder dans les yeux, nos maîtres, était interdit) nous valaient ce qu'ils nommaient la pénitence : après une flagellation allant jusqu'à l'évanouissement, nous passions une nuit entière, nuit pendus par le cou en équilibre sur un tabouret ou bien attachés en ars (cou et bras reliés derrière le dos par une cordelette coulissante qui nous rendaient à force aveugles et sourds), abandonnés au chien (un malinois) en plein milieu de la cuisine…
JE RESSENTAIS DE la terreur et de la sueur sur moi, hors de moi et je me faisais pipi dessus. Je ne pleurais pas, oh non ! pas par courage, non, vous vous méprenez, simplement, je ne pouvais pas saigner de partout à la fois et par expérience, le rouge , le sang, allait arriver dans mes orbites bientôt, puis ils alaient me faire des plaies sur le corps de plus en plus intolérables de manière à rendre leur film, leur "montage", interessant, vendable, à des prix compétitifs (oui, c'est un marché la pédocriminalité, un marché où des enfnats meurent réellement, c'est un holocuaste actuel)

Ce samedi soir, je savais que nous souffririons tous. Enfin pas tant que ça car à la mort de Max, cela faisait trois ans à peu près que j'avais commencé le dressage. JE SAVAIS DONC mimer la jouissance, LORSQUE UN SEXE d'homme me pénétrait l'anus, le vagin ou la bouche (en réalité l'envie de vomir est immense mais les punitions étaient tout aussi barbares que les "cadeaux" et ce qu'il appelaient "surprises", le regard immonde devant le "jouet qu'ils s'apprétaient à emboîter en nous ou à nous enfiler (les déguisement de soubrette en sky and co pour avoir encore plus le sentiment de mériter la mort)
Maxime se hélait Max, moi j'étais la p'titepute, au pied. On avait à peu près le même âge. j'ai quitté le père de mon fils qui n'a pas supporté que je pleure cet enfant et a jalousé mon Max car il se voulait unique à mon coeur. Mon ceour n'est pas quelque chose, il est vivant et ne regarde pas au partage, n'exclut rien, mais je suis incapable d'empêcher la jalousie et le rejet, la violence qui se panse veut rédibitoire.....
Ils étaient au moins dix adultes et ma mère était présente. On nous a torturés, cela a duré longtemps, ils passaient des chants religieux, Dorothée, prenaient des pauses clope, café-cigare, en profitaient pour nous brûler des parties chères à leurs caprices, des choses folles, puis il y a eu le tournis vertige, les yeux qui se révulsent, il y a eu le froid…
Frictionnés au vinaigre après avoir été saignés comme des porcelets, revêtus d'une aube sale ayant déjà servi pour d'autres meurtres infantiles, les tombes étaient fraîches, et on nous a enterrés
Max et moi, recouverts de terre fraîche, je vois encore son pied violacé. Satan était de la partie dans leur petit game-overdose, il y avait comme d'habitude leurs crucifix porte bonheur et qui les fait tant jouir… je ne sais ce qui s'est passé… j'ai senti la terre dans ma bouche et mes yeux,la poitrine qui explose, la noyade dans la terre.

Max est mort ce jour là, il était moins fort ou plus épuisé que moi, je ne sais pas, un pur hasard, ou plutôt un pur accident dû à la défaillance du corps de Max. Il avait lutté jusqu'au bout… Quand ils nous ont déterrés, ils m'ont déterrée à temps mais max baignant dans son sang ne pouvait refonctionner. il l'avaient cassé à jamais.
V lui pisse encore dessus, sur son corps et Mère me force à genoux, à contempler mon petit frère Max, mon petit frère bagnard enterré dans un jardin sur lequel ils ont tous forniqué.
Ils ont dû avoir peur… j'étais sans larmes, sans peurs, sans rien… ras, je ne ressentais rien, j'vais un cadavre sous les yeux, il y avait son crops évrabouillé et V qui pissait dessus comme pour se venger de ce petit PD qui lui avait fait le coup de ne pas se réveiller…
Mais Regarde ce que tu as fait ? m'a ordonné hors d'elle ma mère me tenant en laisse accrochée à mon collier !
Je suis en deuil, ne me demandez pas pourquoi ce jeudi soir si je ne suis pas adroite pour formuler des consolations adaptées aux personnes esseulées, je le suis aussi. Veuillez m'excuser par ailleurs pour ce récit, il se fait long et il est tard. Je veux juste qu'un jour Max retrouve un abri, je lui recherche en vain depuis 30 ans un asile où jamais plus il ne se fera mal et pleurs.
Camille Camomille

3 commentaires:

  1. Bonsoir Camille Camomille,
    Je ne trouve pas de mot pour te dire ce que je ressens là, je t'avoue que je ne suis pas sur que quelque chose puisse exister...là je suis devant mon clavier et je crois que mon corps va exploser tellement que à l'intérieur de moi il y à une pression, je crois que là j'ai l'impression d'avoir deux coeurs qui vont partir en miette tellement que le palpitant s'emballe, comment peut on se remettre de cela ..comment toi tu as fait mon dieu...je ressens là même sensation quand j'ai perdue ma meilleure amie morte le jours de ces 18ans ...Camille Camomille je m'en suis pas remise alors toi ...tu as un telle courage! ton tableau explique très bien la scène aussi.
    Bon courage à toi, bisous.

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  2. bonsoir,KOOKIE,

    merci pour ton commentaire..........il fallait que je lui dise à Max, ce petit garçon que j'ai aimé , que je lui dise au revoir , ce fantôme de toute ma vie d'errance.......

    gros bisous à toi

    camille

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  3. Bonjour Camille Camillia,
    Je comprends et je t'embrasse très très fort

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