« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

mardi 22 janvier 2013

BD – Lettre réparatrice à mes mères nourricières

A la Riche le 22 janvier 2013
Tatie et à Marraine,
Je vous écris cette lettre pour vous dire ce que j'ai sur le cœur. C’est une chose essentielle à entreprendre pour ma guérison. Je parlerais de moi en la petite fille que j'étais à cette époque-là.
Tatie et Marraine je vous haïs tellement vous m’avez fait souffrir. Je haïs cet amour que vous m'avez apporté. Je le haïs car il m’a laissé des souvenirs qui viennent me hanter : chaque mot, chaque événement et je ne parle pas de ce comportement que vous avez eu envers mon corps. Ce comportement qui restera gravé à jamais dans mon cerveau et qui me fait tant souffrir chaque jour.
C'est à cause de vous deux car vous avez mis en miette ce corps de petite fille. Vous vous êtes crues respectables, sans défauts et qui savez tout. Vous vous êtes permises de jouer avec cette petite fille sans défense, si fragile, qui ne se rendait pas compte que ce qu’elle vivait. C’était une chose terrible et impardonnable. Comment avez-vous pu avoir un tel comportement sans avoir un seul remord ? Comment avez-vous pu me regarder dans les yeux qui eux étaient remplis de larmes, de souffrance sans avoir pu avoir ce geste d'une personne normale qui quand elle voit son enfant pleurer, hurler et en souffrance aller la consoler, la rassurer, la câliner, la serrer dans ces bras. J'aimerais tant savoir pourquoi ?
Parfois il m'arrive de regretter que vous n’ayez pas eu un moment pour vous remettre en question, un moment de lucidité afin de vous posez la question quant à savoir si votre comportement était normal. J'aurais voulu que toutes les deux veniez en parler avec moi, que vous reconnaissiez vos tords, que vous reconnaissiez que les séquelles que j'ai maintenant à jamais m'empêchent de m'épanouir, d'aimer pleinement sans avoir peur, que ces troubles me font terriblement souffrir et m'empêchent d’aimer et de m'aimer sans avoir peur. Ils ont été causés par votre faute, par votre comportement à toutes les deux. Ce manque d'amour de votre part. J'aurais voulu vous voir pleurer comme moi comme vous m'avez fait pleurer, j'aurais voulu que vous ressentiez ne serait-ce qu'une fois la souffrance que vous m'aviez fait subir et que j'ai et qui ne me quitte plus. Peut-être que cela vous aurez permis de changer de comportent envers cette petite fille qui était moi, qui à cause de vous a arrêté de grandir et qui reste effrayée et qui n'ose toujours pas s’exprimer, car elle a toujours peur de vous tous.
J'aurais voulu que vous présentiez des excuses, que vous ayez des regrets envers moi. Expliquez à cette petite fille qu’elle n'était pour rien dans tout cela dans votre comportement, dans vos gestes, que ce n'était pas de sa faute et qu’elle n'a rien fait pour avoir à subir de telles atrocités, qu'elle était innocente.
J’ai reçu des coups plusieurs fois dans les escaliers, pour me les faire monter plus vite et quand je les nettoyais. Comme cette salle de bains dans laquelle je me revois petite en boule sur le palier justement de ces escaliers. Je ne sais pas si c'est un hasard parce que cela revient à chaque fois dans ma tête. Je faisais souvent des malaises aussi là dessus sur ces escaliers. Ces pertes de conscience, de connaissance et je les ai souvent dévalés aussi. Que de souvenirs et quand je m'arrêtais en route et que vous m'aidiez à les dévaler encore plus vite mais à votre façon et là j'avais très mal.
Une fois je me suis retrouvée avec un poignet foulé et avec deux cotes esquintées ; j'avais trop trop de mal pour respirer. J'avais beaucoup pleuré dans ce coin dans cette chambre mon coin sgrrrrr é e é e é et e u e é e é e é e ele é e é e grrrrrrrr je reprends : sécurisé et j'avais beaucoup de mal aussi pour faire mes corvées.
Tatie avait dit au médecin que j'étais tombée dans les escaliers. Mais non ! J'avais fait un malaise et cela vous faisait rire à chaque fois, pour vous c'était une attraction de plus pour vous amuser encore plus avec moi, pour vous défouler. Alors quand cela m'arrivait pour me remettre d'aplomb vous me fouettiez avec le martinet et quand je n'arrivais pas à reprendre mes esprits assez rapidement pour vous, alors vous me donniez des coups de pied et vous criiez en même temps. Enfin je devrais dire hurliez, cette foutue manie que vous aviez toutes les deux avec vos yeux noirs qui ressortaient et je voyais sur les cotés les veines qui gonflaient. C'était impressionnant, mais moi cela m'intriguait mais j'en avais peur.
Mon corps tremblait tellement que cela raisonnait dans ma tête oui alors vous hurliez à chaque fois que je faisais ces pertes de connaissances, vous criiez que je devais arrêter mon cinéma, que jamais je ne vous aurais avec mon cirque, qu'il faillait que je fasse et que je trouve autre chose pour me faire remarquer. Et moi, à chaque fois que cela m'arrivait, je ne comprenais pas ce qui s'était passé. J'avais mal partout. Je n'osais pas hurler. J'avais peur. Et de toute façon plus je criais et plus vous me tapiez, cela je l'avais bien compris.
C'était pour m'endurcir vous disiez, pour me rendre plus forte face à la douleur. Mon dieu ! mais comme j'avais mal j'avais l'impression que grrrrrrr é e é e é e éme mom papa aaaaaaaa je reprends : on me dépeçait la peau de mon corps, mais pour moi je trouvais ce comportement normal et je n'avais pas le temps de réfléchir quant à savoir si votre comportement était normal, cela ne me venait pas à l'idée, j'étais bien trop occupée à faire ce qu'il fallait pour me faire aimer.
C'était à vous de l'aimer, cette petite fille, votre rôle et non à elle qui à fait tout fait pour l'être. J'aurais voulu que quelque chose comme ça sorte de votre bouche, pour que cette petite fille retrouve en elle cette petite lumière que vous avez enterrée, qu’elle puisse reprendre cette envie de vivre de se battre.
Cette petite fille, malgré votre comportement, vous remercie de ne pas être morte, même si à l'intérieur d'elle beaucoup de choses sont détruites. Même avec toute cette maltraitance elle est vivante, en piteux état.
Elle est envers vous redevable d’être en vie, mais c'est tout. Juste pour cela, mais ne lui demandez pas autre chose pas d'excuses envers vous. Elle est trop en souffrance pour le faire je crois aussi qu’elle n’en voit pas le pourquoi. Cette petite fille à été tellement habituée à vous présenter des excuses, à se faire pardonner, que cela l’a beaucoup perturbée.
Alors ne lui demandez plus rien je vous le demande, moi Béatrice : respecter cette petite fille qui est en moi, respectez la et laisser lui le droit de vivre normalement, laissez la guérir ses blessures que vous lui avez faites vous deux sans aucun scrupule.
Je crois qu’aussi cette petite fille a largement souffert psychologiquement et moralement cela vaut bien des excuses si vous le deviez. Vous êtes parties, vous avez quitté ce monde, sans me dire que cette petite fille avait le droit de vivre une vie heureuse avec beaucoup d'amour, une chose que j'ai toujours eu le droit d'avoir et que vous m'avez volé. Et pour cela je vous haïs toutes les deux.

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