« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

vendredi 30 novembre 2012

BD – Dérapage dissociatif


Et bien voilà, plus je travaille et plus cela bouge en moi, du genre, beaucoup de trous de mémoire, des choses que je sais faire et que subitement il m'arrive de ne plus pouvoir les faire pendant un peu moins d'une heure. Mais tous ces petits détails accumulés me déstabilise énormément. Une autre chose aussi qui s'affole je trouve, depuis quelque jours : mes personnalités sont de plus en plus présentent dans la journée, je ne sais pas si c'est du à la situation que je vis en ce moment qui est pour nous tous un peu disons stressante, et qui pour des raisons diverses, nous a obligé à changer notre organisation de notre cocon familiale et certaines habitudes, depuis l'hospitalisation de mon garçon, mais peut-être aussi que dans mon inconscient, cela réveille de vieux souvenirs, dont, pour l'instant je ne me rappelle pas, mais que mes autres personnalités se rappellent.
Maintenant regarder le dessin : je voulais peindre quelque chose pour mon texte que j'avais fait ce matin, ça j'en suis sure, car en général c'est ce que je fais à chaque fois quand je le peux, car pour moi c'est un complément, un autre moyen de m'exprimer, de me canaliser, et de m'apaiser, mais comme vous pouvez le constater, une autre personnalité est venue interrompre mon travail, mais je ne sais pas laquelle… je trouve que ce dessin, le final est assez, disons, spécial et ce n'est pas la première fois que cela arrive, mais à chaque fois, je constate des dégâts : peinture partout et sur moi et tous les tubes restaient ouverts pas refermés. Voilà ce que je constate mais je ne sais toujours pas au bout de combien de temps mes esprits reviennent, disons mon état normal. Et toujours rien qui me prévient non plus,  mais une chose est sûre que j'ai constatée : plus j'avance et plus mon corps est épuisé et j'ai plus de mal à me concentrer aussi et je suis un peu plus énervée envers les autres et un peu moins patiente aussi. Donc à surveiller quand même. Un autre détail aussi important : il n’est pas signé, car je ne sais pas qui mettre ! à suivre…
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Les autres billets de BD

1/ Livre – Les états limites sous la direction de Jacques André

Auteur : André, Jacques
Editeur : Puf
Collection : Petite bibliothèque de Psychanalyse
Date de parution : mars 1999
EAN-13 : 9782130498650
Genre : Etat-limite (psychiatrie)
Langue : français
Borderline... ligne frontière de la psyché, ligne qui, plus ou moins fragilement, tente de tenir à l'écart les aménagements névrotiques de la vie des angoisses psychotiques menaçantes.
Cas-limites, états-limites... les mots cherchent moins à cerner une personnalité originale qu'à dire l'incertitude de la limite : limite qui sépare les catégories psychopathologiques, limite qui distingue les composantes de la personnalité psychique, limites qui balisent le territoire du traitement d'âme.
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Autres billets sur le livre Les états limites
2/ Les états limites – L'unique objet par Jacques André
3/ Le clivage par André Green


5/ La dépersonnalisation par André Green

jeudi 29 novembre 2012

BD – Souffrance et douleur

Revenons là-dessus. Emmanuelle, ce matin, m’a dit une chose qui m’a beaucoup intriguée. Concernant mon texte, voici ce qu’elle m’a écrit : un jour, vous pourrez faire la différence entre la souffrance et la douleur. Je ne comprenais pas pourquoi. Pour moi la DOULEUR et la SOUFFRANCE c'est la même chose. Elle m’a demandé de regarder sur le dictionnaire. Donc j'ai regardé sur Internet, mais cela ne m’a pas plus aidée. Je me suis trouvée subitement petite et stupide. Pourquoi encore je n'arrivais pas à faire la différence ? Un mur, une barrière devant moi pourquoi ?
Ce matin, j'avais rendez-vous avec mon psychiatre. J’ai abordé ce sujet avec lui, je parlais de la situation de mon fils, d'ailleurs c'est par rapport à cela que mon texte est né : expliquer mon ressenti. Mon psychiatre à essayer de m'expliquer, mais là toujours rien. Toujours rien compris. J'étais complètement perdue, mais il m’a dit que c'était normal que je ne comprenne pas, vue la situation que je vivais et de mon enfance. Mais il m’a dit une chose par contre : que c’est la souffrance qui passe avant la colère, car oui, aussi on a parlé de ma colère aussi. Alors que pour moi, c'est la colère qui passe avant la souffrance. Oui oui, pourquoi que je vois les choses à l'envers comme cela ? Il serait bon de le savoir.
Les émotions, voici un gros problème que je dois régler. C'est une chose importante, car pour moi les émotions c'est ce qui nous fait marcher pour notre vie, pour avancer aussi et pour moi aussi sans émotions on ne peut pas vivre. Maintenant, il faut qu’elles soient normalement fabriquées, afin de bien pouvoir s’en servir. Donc revenons à ce matin : j’étais vraiment complètement déstabilisée, quand je parlais de cela avec mon psychiatre, d'ailleurs il s'en est rendu compte et je me suis aperçue à ce moment-là aussi que j'avais vraiment un problème avec les émotions, comme avec le mot SURPRISE, car cela aussi Emmanuelle veut que j’y travaille. Là pareil, que dire ? Nous avons aussi échangé avec mon psychiatre sur cela. Mais c'est vraiment une chose qui m'angoisse et qui me déstabilise vraiment de parler de tout ceci. Peut être la peur de m'y affronter, de reconnaître que je ne sais rien dire et écrire concernant les émotions, mais pourquoi ? je ne sais pas, mais en moi, j'ai ressenti ce matin, un mal être. Je me sens complètement désarmer face à tout cela. Peut-être que d’y travailler et de chercher ce que je ressens, de le découvrir me fait reculer ? Oui cela m'effrayait. C'est vraiment grave, et cela me fait mal de constater qu’à mon âge, je ne sais pas parler de tout ceci. Cela me fait mal de constater aussi que la façon d'on j'ai été éduquée a été, je peux me servir de ce mot, BÂCLÉE que dans cette éducation, il n’en sort pas, en fin de compte, grand chose de positif.
Et oui cela me fait très mal, encore une chose qu'il faut que j'apprenne à gérer et à digérer, encore une. Je crois aussi que ce problème est peut-être lié au fait que l'on m’a interdit de m'exprimer, de parler, alors c'est pareil, difficile de ressentir et d'apprendre et de gérer toutes ces émotions. Mais bon il n'est jamais trop tard de changer et de voir les choses différemment vous savez pour moi de travailler sur ces histoires d'émotions qui sont en fin de compte une chose inconnue est une façon peut être de pouvoir renaître je ne sais pas, en tout cas c'est la premier chose que je ressens et que je pense.
Maintenant revenons sur les mots SOUFFRANCE ET DOULEUR, de ce que je peux en dire pour l'instant, mais il se peut que je me plante, mais je me lance.
Alors pour la DOULEUR, je crois, je dis bien je crois car je n'en suis pas sure. Cette douleur on la ressent quand on se fait mal, une sensation que le corps ressent, quand le corps réagit ; elle est désagréable, mais peut être de différents niveau, fort, intense ou modéré. On peut la ressentir physiquement, une chose qui pour moi est la mieux appropriée, plus que moralement. Elle excite aussi, mais moins peut être pour moi, moins je ne sais pas trop encore. Je pense que dans ces moments-là c'est la SOUFFRANCE qui intervient, car si mentalement dans notre tête on n'est pas bien, alors la douleur on la ressentira plus forte, plus intense plus que l'on devrait, elle est anormale. À ce moment-là, il faudrait savoir pourquoi ? Alors que si on est bien mentalement et psychiquement, la douleur elle peut passer sans que l'on se rende compte. Là alors on réagir d'une façon normale et elle est banale. Concernant la souffrance, il y en a deux sortes : la souffrance physique comme les nausées le vertige, l’insomnie etc… et il y a la souffrance psychique telle que l'angoisse, la peur, la phobie, voilà c'est vrai il y a une petite différence, mais pas grand chose ! Enfin je crois ! Mais je ne suis pas sure de moi encore pour bien faire la différence… à poursuivre…
Et oui plus je travaille avec Emmanuelle et plus je découvre des choses sur moi, et plus cela m'aide dans ma psychothérapie avec mon psychiatre, ces deux travaux en même temps ressemblent à une symbiose c'est trop ça. Je me dis que parfois je suis et je reste mystérieuse et pour vous tous, je suis un coffre que l'on ouvre et que l'on commence à découvrir des trésors ou pas.
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Les autres billets de BD

3/ Le clivage par André Green

Genèse et situation des états limites
page 28
Aujourd'hui le clivage est employé à tors et à travers dans la littérature, le sens que lui donnent les kleiniens n'est pas du tout celui que lui' donne Freud. Freud a toujours insisté sur le fait que dans le clivage, il y avait toujours une part de reconnaissance, reconnaissance de la vérité. Et parler comme les kleiniens de partie clivée pour parler de la partie qui serait mise à l'écart de la conscience, d'une façon encore plus verticale que si elle était refoulée, c'est une définition qui n'a rien à voir avec ce que Freud entend par là. 
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Autres billets sur le livre Les états limites

BD – Après le billet sur le dessin de Michelle – ma douleur, ma souffrance, et moi



Vous savez, je peux me tuer, le problème serais vite résolue ? Je dispose chez moi de pas mal de médicaments. Cela mettrait fin à ma douleur et à ma souffrance, qui m'envahissent de plus en plus, c'est vrai cette pensée ne me quitte pas depuis quelque temps. Serait-ce pour moi la façon de fuir je ne sais pas. Serait-ce pour moi la façon de me punir définitivement cela aussi je ne sais pas… mais ça me travaille dur. Une chose me chagrine et qui me fait peur qui me fait souffrir, mes enfants. Là je les punirai si je faisais un tel geste, je les punirai de quoi ? de m'aimer. Une émotion que j'ai apprise avec eux. Quel beau cadeau. Non ce n'est pas possible une chose pareille. Béatrice réfléchis…  réfléchis bien.
Je pense que cette douleur et cette souffrance, je les ai héritées de mon passé, une marque de toutes ces violences que j'ai subies sous toutes leurs formes. Cette douleur et cette souffrance, c'est le résultat qui reste en nous, la séquelle de mon enfance, de cette adolescence, tout cet ensemble incestueux, où j'ai essayé de survivre.
Cela me bouffe comme un vers de terre qui se faufile partout et me détruit peu à peu, lentement. Cette douleur et cette souffrance, qui me déchirent, qui m'humilient, qui inondent mes yeux de larmes, ce fameux passé infernal, qui ne me quitte plus, qui remonte beaucoup trop souvent pour moi je trouve et qui m'accuse de plein de choses. Des choses que je regrette, ou alors des choses qui m’ont manqué. Ou alors des choses que je n'ai pas faites. Cette souffrance, et cette douleur c'est comme si on me donnait des coups de couteaux à répétition.
Elles mettent mon corps en mille morceaux en charpie. Cette douleur et cette souffrance, elles me collent à la peau , elles sont imprégnées en moi, comme mes absences, je me dis que je suis une personne incurable, malheureuse. Parfois je me dis qu'elles sont bien en moi, que je me plait comme cela aussi, que c’est peut-être ma façon à moi d'attirer l'intention de d'autres personnes.
MAIS NON vous vous trompez. Je me bas contre elles, je cherche à m'en débarrasser, je fais tout pour les éviter, car plus je réfléchis, plus je me dis que j'ai beaucoup souffert, et que pendant des années je n'ai pas pu m'en débarrasser, et que cela suffit et que maintenant je dois lutter, mais cette douleur et cette souffrance, pour moi je crois, sont devenues une maladie. Oui c'est une maladie, elle est là, elle excite, je la sens en moi, mon corps la sens, mon corps réagit à sa façon, me donne des migraines, au point que je voudrais arracher ma tête. Cette souffrance et cette douleur me provoquent des convulsions, elle tordent mon corps dans tous les sens, elles le font bondir, elle lui laisse des traces de courbatures, de bleus, de bosses, elles le font saigner, baver. J'ai l'estomac noué, des sueurs, elles bloquent mon alimentation, je ne peux plus avaler, ma langue est bloquée. Elles m’épuise ! oh oui elles jouent bien leur rôle cette souffrance et cette douleur. Elles sont terribles, elles ont contaminé tout mon corps. Oui j'aimerais qu’elles disparaissent, qu’elles se séparent de moi, je voudrais bien prendre un cacher d'aspirine, et dire : ça y est, elles sont parties, finit, elles ne reviendront plus. Elles sont mortes, Oui MORTES. Oh oui j'aimerais bien, mais non ce n'est pas si simple. C'est une vraie glu, une sangsue. J'ai si mal que cette douleur , je ne peux même pas essayer de la nier, car c'est aussi bien, un mal être physique ou psychologique. Et oui elles me poussent à avoir des pensées suicidaires. Elles me poussent à me faire mal, à me mettre en danger.
Dès que je réfléchis, que me pensées, mon cerveau fonctionnent, pour agir contre cette douleur et cette souffrance, et bien le malaise grandit. Je ne retrouve que mon moi en souffrance, alors que cela devrait être le contraire, cela devrait m'apporter un mieux être, d'y réfléchir, vous savez pour moi cette douleur et cette souffrance, elles sont vivantes et oui et j'aimerais bien les diluer, les alléger pour mieux vivre. Mais pour l'instant je ne sais pas comment faire, elles me submergent trop. Cette douleur et cette souffrance me font me poser beaucoup de questions, elles m'interrogent. Je me demande pourquoi moi et combien de temps cela va durer cet état, j'essaie encore et encore, je m'accroche à trouver une solution, oui car cette souffrance et cette douleur veulent me parler, me dire quelque chose, mais quoi, je ne sais pas et pourtant j'aimerais bien savoir ! Je crois que j'ai du mal aussi à les accepter, j'ai du mal à les traverser, et j'ai du mal à les mélanger avec mes pensées positives. Tout ce petit monde ne veut pas s'entendre, cela me rappelle mes personnalités et moi, il faudrait que mon corps et mon cerveau apprennent cette nouvelle fonction, cette fonction de pouvoir se mélanger et de faire ressentir d'autres émotions positives, mais je crois qu’il est bien fatigué, et qu'il lui faudrait un petit coup de pouce pour repartir, pour retrouver une nouvelle énergie. Mais la question est comment je peux faire ? J'ai la niaque pour vouloir m'en sortir, mais je crois qu’en ce moment c'est très dur, sur tous les points de ma vie et je crois aussi que cela j'ai beaucoup de mal à le supporter car il y a en moi une partie qui veux vivre, mais elle est très enfoncer, pour l'instant…
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