« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

mardi 30 octobre 2012

BG – Collage n° 10 – La Toussaint, la fête des morts

Vous savez pourquoi mourir me fait peur et le mot aussi ? car ce jour-là, je serai enfermée dans ce cercueil dans le noir, sans lumière, serrée. Oui car dans le cercueil ce n'est pas grand, et je vais avoir cette sensation d'étouffement. Moi qui ouvre partout chez moi et je vais me retrouver seule, encore face à l'angoisse. Comment je vais faire ? La mort c'est quoi au juste ? qui peut me rassurer là-dessus. Qui n'a vraiment pas peur de la mort réellement, et qui vous dit que un jour on ne sera pas enterré vivant ?



Non j'aime pas, j'aime pas car cela fait partie de la mort, de la même famille, pourquoi vouloir nous faire rappeler cette peine de cet perte de nos personnes que l'on à aimées et chéries. Je ne comprends pas, pourquoi faire ressortir cette peine qui me fait tant souffrir et que je n' oublie pas. Moi je ne peux pas oublier ses moments passer avec eux qu'ils soient bons ou mauvais, et tous les jours il y a quelque chose qui me fait me souvenir de leur existence, et pour moi, on a chacun sa façon de faire son deuil, de pleurer à sa façon, en public ou alors sous sa couette comme moi. Car je pleure sous ma couette, ou alors éviter le sujet, comme moi aussi.
Car dans ma tête, le mot me rend malade et folle, ce mot mort m'angoisse. Il me hante ce mot, il me rend dingue, alors je refuse de vouloir faire face, être face à cette mort. Car quand ma souffrance est trop grande je la souhaite cette mort, mais là c'est moi qui la décide, pas elle.
Elle nous prend par surprise, elle n'est pas honnête, elle est mauvaise, c'est ce que je pense d'elle, elle fait du mal aux personnes qu'on aime. La mort porte bien son nom, très bien même. Je pleure de colère aussi, car ces personnes sont parties trop tôt. Pourquoi ? Les punir c'est ça ? Alors moi, j'aurais du mourir plusieurs fois, ça me met en colère, en colère parce que je n'ai pas pu profiter assez d'elles ; en colère parce que je me sens encore abandonnée.
Une fois de plus, en colère parce que, je me revoie petite, aller au cimetière encore et encore et que l'on ne m’a jamais demandé mon avis. Mon avis sur la mort. On ne m’a jamais expliqué et ça c'est une chose terrible.Vous savez pour moi je n'ai pas besoin d'aller à l'église ou au cimetière déposer des fleurs, ces fameux chrysanthèmes. Je vous dirais pas terrible comme fleur et pourquoi cette fleur là, moi je mettrais des roses de toutes les couleurs pour mettre et pour déposer de la chaleur sur leur tombe, ma chaleur à moi et mon amour, car en fait, la fête des morts c'est pour dire aux personnes qui sont mortes qu’on les oublie pas qu’elles sont toujours dans notre cœur, et qu’on a toujours à leur égard, beaucoup d'amour et de tendresse, et que leur chaleur nous manque beaucoup, enfin. On peut le faire aussi chez nous devant une photo. Pourquoi aller au cimetière, et puis pour moi il n'y a pas que un jour dans l'année pour penser à eux , c'est tous les jours. Ça aussi cela me met en colère, je trouve ça ridicule et puis quand je ne vais pas au cimetière cela me permet de me dire que quelque part elles sont encore vivantes toutes ces personnes.
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BD – Collage n° 7 – Sommeil

jeudi 25 octobre 2012

Emotion esthétique par Annie Franck

Page 26
Seule l'intensité de l'instant signale l'existence de ce gouffre. C'est un moment de saisissement où tout un pan de l'histoire – des deux cotés – se trouve ramassé, et où, aussi, tout le déroulement des séances précédentes se rassemble : le transfert se révèle. 
Espace de résonance d'un inconscient à un autre, il se découvre, horizon inexploré. Toujours inaugural, il met soudain à jour ce qui demeurait indicible et qui reste vertigineusement énigmatique.
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Livre – Beauté et transfert
Limites, chaos, beauté

mercredi 24 octobre 2012

BD – Mosaïque des mères nourricières

Le but de l'opération est que vous remettiez sur les mères leur faute au lieu de la prendre pour vous et de culpabiliser avec ces histoires de vilaine fille et de pardon. Vous devez détruire tout ça en carré pour le rassembler ensuite parce que vous êtes construite avec ça et vous devez avancer avec, donc vous replacer les morceaux autrement, à votre guise, pour vous sentir plus à l'aise. Vous n'aimez pas parce que vous devez lâcher la maltraitance, mais essayez de prendre votre pied dans la reconstruction.

Je n'aime pas faire ce travail, j'ai déjà fait ceci une fois, la galère ! Mais là quand j'ai su que je devais en refaire un autre, là, j'étais toute affolée : refaire ça ! Ah non, cauchemar. La concentration… bonjour l'angoisse ! Elle était absente mais alors totalement. Moi qui aime bien le travail bien fait, sur mesure et fait à temps et bien j'étais mal barrée là. D'abord faire les marques tous les centimètres, longueur, largeur ! Mais l'apothéose, je m’y suis reprise à plusieurs fois, je gommais encore et encore ! Je sentais que je commençais avoir chaud ! Je commençais avoir des tremblements, et je ne voulais pas m'arrêter. Je voulais avancer dans ce travail, m'en débarrasser le plus vite possible. Il m'angoissait de plus en plus je ne vous raconte pas, tirer les traits, mais je voyais double. Je remesurais pour voir si cela faisait toujours un centimètre. Parfois ça allait, parfois non. Souvent non d'ailleurs.
Oh ! comme ça m'énervait. Alors de temps en temps j’allais sur Internet, pour décompresser, mais j'avais l'impression d'être plus mal. Mon mal de tête devenait de plus en plus fort.
Dernière phase : découper les bandes de un centimètre de largeur, bon là pas trop mal, il suffisait de suivre le trait, un truc simple de gamin et bien même là… Mais comme j'avais très mal à la tête et que je voyais flou, donc pas mal de pauses, mais à coté de ce que j'avais fait juste avant, je trouve que le découpage c'est bien déroulé.
Déjà pour aujourd'hui j'arrête là car ça m'angoisse plus en plus et je n’ai pas d'idée pour le collage ; (le 23 octobre au soir)
En fin de compte j'ai repris ce travail ça me trottait trop dans la tête. Une petite idée en tête pour le motif : et si je faisais un serpent venimeux ? alors  ça serait le pied ! La grosse bête qui bouffe tous le monde ! bon allez je reste là-dessus pour ce soir. Je ferme. À demain ! Mais je suis très mal… et puis… enfin rien !
Bon nous somme le 24 octobre au matin. Nuit fatigante, j'ai l'impression de ne pas avoir dormi. Bon allez au travail ! Oh ! je n'aime vraiment pas ce travail. Bonjour serpent ! 1.2.3. on colle, je commence par la tête. Et on n'angoisse pas et un carré et deux et trois, et on angoisse.
Ça commence à coller sur les doigts, ma petite dernière qui commence à m'appeler toutes les dix minutes. Je vais la bouffer. Ah ! il y a un truc qui va pas, j'ai l'impression de perdre le cours de la matinée, je ne sais pas, bizarre, je n'entends plus ma fille ! Trop de silence pas normale ? Bon c'est pas grave on continue, mais c'est marrant plus je regarde mon collage, et moins je trouve qu'il ressemble à un serpent, pas grave allez, je laisse faire, je continue. Et de toutes façons, j'ai pratiquement finit ! On dirait une Alien venue du ciel. C'est lui qui va finir par me bouffer oui ! mais je l'ai finit. Et tant mieux, je n'aime pas cette exercice. Trop d'angoisse. Trop de palpitations. Trop de manque de concentration. En fin pas le top, mais bon ! à poursuivre, mais après Noël.

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8/ Le maintien de la dissociation structurelle de la personnalité
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Livre – Beautés et transfert d'Annie Franck

Auteur : Annie Franck
Editeur : Hermann
Date de parution : 17/03/2007
EAN12 : 9782705666583
Genre : Psychanalyse
Langue : Français
Nombre de pages : 108
Freud le rappelait à ses élèves : l'élaboration d'une cure par le psychanalyste ne peut se faire qu'une fois l'analyse achevée, dans l'après-coup.
Tout projet scientifique concomitant empêche l'analyste de se laisser surprendre par le patient. 
Dans ce petit livre, Annie Franck nous fait entrer dans son cabinet et entendre la surprise, le saisissement parfois, d'une analyste au travail. Elle invite le lecteur, avec finesse et sensibilité, à partager les instants décisifs de l'analyse de deux patients. elle met ainsi en lumière comment la répétition dans le transfert se transmue en création et révèle un nouvel espace oú surgit la beauté.
Ce livre s'éloigne du manuel théorique et invite le lecteur à entrer dans les associations d'une psychanalyste, en montrant comment la théorie prend sa place parmi les associations sans saturer la pensée, et n'empêche pas le patient d'aller au-delà de ce que l'analyste peut entendre. 
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mardi 23 octobre 2012

BD – Lettre à mes mères nourricières

Je ne comprends pas la façon dont vous m'avez élevée. Cette enfance au cours de laquelle j’ai subi des violences, des corrections, des cris, des insultes, des gifles, des humiliations, de la solitude. Oui cette solitude : ces dimanches de chrétien, de pardon. Oh quel joli mot, que de belles paroles, oui pour des personnes bien, mais par pour vous. Pour moi ce n'était que des paroles des paroles de lavage de cerveau. Et vous, vous êtes vous fait pardonner ce que vous m’avez fait subir ? En tous les cas, vous ne m’avez jamais demandé pardon, donc je n’ai pas à pardonner.
Pas de démonstration de tendresse, à la place des coups, pour m'endurcir, pour me faire entrer plus vite les leçons de la vie, les mêmes mots que ma « vraie mère et mon vrai père » ont employés. Quelle drôle de façon de montrer votre amour ? Mais le résultat de ce soit disant « Amour », votre version à vous, vos croyances, votre façon de voir les choses, m’ont rendue provocatrice, suspicieuse, susceptible, craintive, telle une chienne apeurée. Je suis devenue agressive. Mes nuits sont pourries, pleine de souffrance.
Vous m'avez blessée et toutes ces blessures c'est à cause de vous. Je vous hais de toute ma force. J'aurais voulu vous cracher à la figure. Vous m'avez fait croire que j'étais mauvaise, que je ne devrais pas être aimée, que je nuisais à tout le monde, comme si j'étais le grand méchant loup, que j'avais la peste. Rendez-vous compte de vos paroles et des actes que vous avez eus envers moi ? Le mal que cela m’a fait. Je sais que vous le saviez, mais vous preniez votre pied cela vous faisait jouir de plaisir à chaque fois.
C'est honteux ! Vous m'avez appris la violence avec vos limites dévoyées. Vous m’avez empêché de m'épanouir, de grandir comme une petite fille normale. Empêchée de rire, d’être gaie, de goûter la joie de vivre.
Vous avez perpétré la souffrance que j'avais subie avant.
Vous m'avez caché plein de choses concernant ma vie de bébé, vous êtes parties avec dans votre tombe, et ça je vous en veux tellement. En moi une haine, qui grandit chaque jour et que personne ne peut imaginer. Vous m'avez transformée en bombe à retardement. Je suis obligée, depuis des années de suivre des traitements pour me stabiliser. Je me fais du mal. Tout ce mal m’a provoqué des absences, que je n'arrive pas à gérer.
Mais maintenant vous n'êtes plus là pour m'empêcher de comprendre ce qui s’est passé pour aller mieux. Je peux, petit à petit, parler de mes souffrances, des dégâts et du gâchis que vous avez occasionnés suite à votre comportement honteux. Je le dis bien et je vous l'écris ce mot honteux. Vous étiez des mères nourricières toxiques.

Aujourd'hui je lutte encore et toujours contre toute cette souffrance. C'est vrai, je ne suis pas encore un exemple, mais je fais de mon mieux et j’y arriverais.
Mais au moins mes enfants savent que les règles de la maison sont que jamais je ne les martyriserai, jamais je ne les taperai à mort, car je ne veux plus jamais entendre ces cris, ces appels au secours restés sans réponse, comme moi j'ai connus. Pas de dérapages. Pour conclure, votre attitude était anormale et due à un manque total de contrôle, une absence totale de rôle maternelle, une indifférence complète et pire, un système d’abus à votre profit. Une chose impensable que l'on ne peut imaginer envers un enfant, et je dirais aussi que l'éducation que j'ai reçue avec vous, m’a fait repousser mes limites et qu’à mon âge jamais cela n’aurait dû arriver, mais tout simplement pour m'aider à survivre et ça c'est impardonnable. Des mères nourricières auraient du s’engager à m’élever comme toute petite fille qui aurait du grandir normalement en faisant des études et non la boniche.
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