« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

dimanche 16 décembre 2012

BD – Mon corps en ce moment


D'habitude je dessine mon corps, avec différentes couleurs, mais voilà, depuis quelque temps, mon corps souffre énormément, sans répit. Je ne peux passer qu'au stade de souffrance et c'est tout. En ce moment je ne me supporte pas, je veux mourir. Cette idée ne me quitte plus. Je ne peux plus beaucoup manger, je vomi trop, je vomi mes boyaux, je vomi ma souffrance et cela me fait mal, très mal, je vomi mes larmes, les larmes de mon impuissance, les larmes de ne peut plus avoir la force de réagir devant cette situation qui ne me quitte plus. Ce virus qui me ronge chaque jour. Je suis noyée dans ce corps, je ne le reconnais plus, je veux ignorer, je veux qu'il quitte mes pensées. Je le hais. Je me hais moi. Ma façon de réagir, de voir les choses. Je me hais, moi tout l'ensemble. Je me hais moi qui ressens ce corps partir en morceaux, se volatiliser, mais voilà comment sortir de cette mort qui m'appelle un peu chaque jour, qui me fait des sourires. Comment je peux retrouver cette force qui m’a permis de pouvoir survivre jusqu'à présent. Comment je peux, ma tête ne sait plus, mon cerveau est inondé par mes larmes et pourtant je suis là encore à me battre avec tous ces démons qui jouent avec moi.
Aujourd'hui dimanche, je suis bonne à rien, je suis une loque, je suis un corps troué, je suis un corps qui fait tout pour ne pas répondre à la mort, je suis moi qui voudrais luter encore et encore mais je ne suis plus forte. Ma souffrance m'aspire mon intérieur. Je suis mal et je souffre.
Mon dessin représente deux corps : un corps en rouge et noir – cela me représente moi en ce moment, une souffrance terrible aussi bien physiquement que psychologiquement – et l'autre corps, ressemblant à ce que je voudrais être : moi en train d’embrasser la vie, moi avec un corps n'ayant plus de souffrance, un corps qui ne luttera plus contre ces démons, un corps qui arrivera à s’exprimer et même des mots sur son passé, un corps plein de vie, un corps qui embrassera la vie, qui lui sourira, un corps qui pourra ressentir la vie, de joie, d'éclat de rire, un corps qui se regardera dans une glace et qui n'aura plus honte, un corps qui aura un cerveau tout neuf qui ne sera plus noir à l'intérieur, pouvant vivre avec de nouvelles sensations, un corps qui ne recherchera plus à se faire souffrir en ce mutilant, un corps qui ne cherchera plus à mourir, un corps qui soit symbiose avec toutes mes personnalités. Voilà ce que je veux : un corps comme cela, qui voudra se lever le matin pas à reculons. Voilà ce que je veux : mais pour l'instant ce n'est pas cela, mais peut-être qu’un jour je l'aurais ce nouveau corps…
_______________________
Les autres billets de BD

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire