« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

mardi 25 décembre 2012

BD – Réveillon de Noël en famille

Le démarrage était long, de plus Emmanuelle partait ce jour-là pour quelques jours. En moi j'avais cette angoisse de me retrouver seule, ressentir ce vide qui me fait tant souffrir. Et plus les heures passaient et plus je voulais me cacher, me cacher sous cette couette qui me serre de cachette, afin que l'on ne puisse pas me retrouver, venir m'embêter.
Ah ! les réveillons de Noël, cette soirée que j'appréhende chaque année. Nous y voilà. Cette année ces fêtes sont particulières et importantes, à cause de deux problèmes auxquels je devais faire face. Un grand challenge se présentait devant moi.

Le premier : il fallait absolument redonner le sourire à mon garçon qui n'arrive plus à le faire ressortir et qui en lui à cette grande souffrance qui ne le quitte plus malgré l'amour de toute la famille.
Le deuxième : éviter de penser aux personnes qui ne sont plus de ce monde, qui manquent à tous et qui resurgissent dans notre tête à nous tous. Je parle du grand-père de mes enfants qui est mort au mois de mars cette année et à leur grand-mère, cela fera deux ans l'année prochaine en mars aussi, car tous les ans nous passions les fêtes ensemble et cela personne ne l’a oublié. C'était présent encore. Certains souvenirs ressortent de la tête de mes enfants un peu plus en cette période de fête et ils le partagent.
Donc voilà, je devais faire face, mais comment ? En moi revenaient mes souvenirs de mes Noëls d’enfance. Depuis quelques jours il existe un combat acharné, dans mon cerveau et je lutte pour les faire disparaître. Autre chose d'important aussi : ma belle sœur ne m’a pas donné signe de vie depuis que mon garçon est tombé malade et cela me blesse profondément. Donc pour cette année, il ne fallait pas compter sur elle non plus.
Ce combat acharné dans mon cerveau, cette priorité, je ne je devais plus l'avoir elle passait après, c'était MA FAMILLE AVANT TOUT. Il fallait que je trouve un truc, une astuce et cette astuce était mes enfants, les regarder le plus possible les observer, coller leurs photos dans ma tête. Elles me serviraient de barrière, de bouclier pour avancer et me protéger de ma douleur et de cette envie de mourir qui était la mienne qui ne me quitte plus. Je réussissais à avancer difficilement, mais j'avançais quand même dans les préparatifs. Mon ami, ma grande fille et moi avions été acheter les dernières choses qui nous manquaient. Je voulais racheter deux trois cadeaux en plus, mais à un moment donné quand je me suis retrouvée seule avec ma grande fille, dans le magasin et je lui ai posé la question de ce qu’elle voulait pour Noël car cette année j'avais du mal à trouver. J'avais plein d'idées mais je n'arrivais pas à me décider et là elle m’a répondu d'une voie triste et mélangée avec des larmes : je voudrais un cadeau mais je ne suis pas sûre de pouvoir l'avoir et elle me dit : « je veux que mon frère retrouve son sourire et sa joie de vivre ».
En moi je ressentais sa peine et sa douleur. J'ai pris sur moi pour ne pas faire couler mes larmes, j'ai détourné son regard un moment et finalement je lui ai répondu : ma chérie, en moi je garde cet espoir et il est très fort. Ce cadeau, ce souhait que tu veux tu vas pouvoir l'avoir, peut-être pas tout de suite, mais tu dois penser  et ressentir en toi que cela pourra se réaliser. Tu dois y croire fort. J'étais mal mais je devais lui faire comprendre qu'il ne fallait pas désespérer et je l'ai prise dans mes bras avec toute ma tendresse et mon amour je lui ai dit : je t'aime fort ma fille et aussi que j'étais fière d'elle, et je l'ai embrassée très fort. Je ne sais pas si j'ai bien fait de lui dire cela mais c'était plus fort que moi je ne pouvais la sentir si malheureuse. Je suis sa maman et je devais la rassurer.
En moi j'avais cette conscience que cette chose perde espoir envers cette situation de mon garçon que nous vivons tous et parfois que cette chose vienne me détruire. A ce moment là je ne savais plus en j'en étais, j'avançais, mais je perdais le fils et les blancs venaient me perturber de plus en plus. Car mes autres personnalités venaient me perturber et j'oubliais, j'oubliais cette priorité qui était de me battre pour ma famille et pour ces fêtes de fin d'année. Il fallait absolument que mon corps et ma tête soient avec eux, mais il y a eu une chose, un événement qui m’a perturbé, c'était sur ma page facebook que j'avais regardée vite, le temps que ma fille essaye un vêtement. J'ai vu deux phrases : je n'aime pas et as-tu prévu quelque chose de spécial ? enfin c'était un style comme ça, et c'était Catherine qui m'avait écrit ça. Cette personne m'avait demandé comme amie la veille, elle me faisait comprendre aussi que c'était important que je sois heureuse, être heureuse pour mes enfants pour ces fêtes : le but que je m’étais fixé. Donc j'ai remis devant moi, dans ma tête ce bouclier, le bouclier de mes enfants, pour ne laisser passer aucune mauvaise idée, et je suis repartie, dans le fil de la journée.
J'ai commencé par répondre à la deuxième lettre du père Noël que ma petite dernière avait laissée dans le sapin. Je l’avais emmenée dans mon sac en partant, j'avais répondu à la première, donc important pour ma louloute de répondre à la deuxième, donc au retour à la maison, dans la voiture je lui ai répondu. Nous avions laissé les deux petits à la maison, comme mon fils était fatigué, c'était mieux et de plus il ne voulait pas venir et sa petite sœur, qui est très proche de lui, évidemment voulait rester aussi. Mais à notre retour, nous avons eux une formidable surprise : ils avaient préparé une sacrée jolie table, elle était magnifique, avec des bougies des fleurs et divers petits pliages en papier. Vraiment superbe, elle a été faite avec beaucoup d'amour c'est la première chose que j’ai ressentie en moi, qui m’a envahie, cet amour que mes trois enfants m'apportent chaque jour de diverses façons. Je ressentais en moi les larmes qui montaient. Des larmes mélangées de joie mais aussi de tristesse car malgré cela mon fils ne souriait pas. Ses yeux était tristes, je me retenais afin de ne rien faire paraître, mais en moi je ressentais cette douleur qui revenait me faire du mal. Cette impuissance, j'étais en colère contre moi de réagir de cette façon. Je ne pouvais pas laisser cette situation prendre le dessus, car mon ami et ma grande fille avaient eux aussi remarqué et ressenti subitement ce silence qui était là qui s'est imposé. Il fallait que je trouve une idée pour que la bonne humeur reviennent vite. J'avais remarqué que le sapin n’était pas allumé, quand je me suis retournée, et j'ai dit : mais comment voulez vous que le père Noël passe s’il ne voit pas de belle lumière, et j'ai regardé ma petite fille en lui disant qu’« il aurait surement une grande faim aussi et une grande soif, que même s’il connaissait la maison pour avoir répondu à tes lettres il aurait besoin d'un remontant », la petite fille était fière de s'occuper de son casse-croûte et son frère a couru pour l'allumer le sapin et là le déclic que j'attendais pour faire repartir l'ambiance était apparu, car au pied du sapin se trouvait Bidon le chat, la peluche de la maison, qui était emmêlé dans une guirlande et qui jouait en dessous et là les rires sont réapparus et je suis partie dans un délire grave. Merci bidon ! La soirée s'est bien passée. Tout le monde à été gâté, et même si notre fils n'avait pas retrouvé le sourire et pratiquement rien mangé et que mes personnalités étaient là de temps en temps, on était là tous en famille. Dans notre maisonnée, notre cocon ou malgré tout cela il y a beaucoup d'amour, de tendresse et du partage.

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